HARVEY MILK-Le droit d'aimer-

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Le film retrace les huit dernières années de la vie d'Harvey Milk. Dans les années 70, il fut le premier homme politique américain ouvertement gay à être élu à des fonctions officielles, à San Francisco en Californie. Son combat pour la tolérance et l'intégration des communautés homosexuelles lui coûta la vie. Son action a changé les mentalités, et son engagement a changé l'histoire.
Gus Van Sant nous avait laissé sur deux magnifiques films, essais troublants sur la jeunesse, Elephant et Paranoïd Park, il s'attaque ici à la vie d'un militant homosexuel dans l'Amérique puritaine des années 70.
Comme tout biopic qui se respecte, il faut évidemment en subir les contraintes, coller à la réalité historique, à la reconstitution sans tomber dans le didactique ni le formatage neutre, et en celà le réalisateur déçoit parfois, même si sa mise en scène, qui alterne fiction et images documentaires, ose quelques disgressions formelles intéressantes, comme la fin qui fait penser (trop?) à la structure de Elephant.
Reste un magnifique hommage à cet homme, oublié, qui a fait le sacrifice de sa vie afin de permettre à cette communauté jusque là rejetée et même violentée d'obtenir enfin les droits qu'elle mérite, en celà c'est un magnifique pamphlet contre toutes formes de discrimination.
Le grand atout de ce film très (trop) classique est son interprétation: Sean Penn (qui mérite son Oscar, mais Mickey Rourke l'aurait autant mérité!) est vraiment le personnage, dès le début on oublie l'acteur, il "incarne" véritablement cet homme qui recherche la justice pour sa cause, il est toujours juste, plein de pudeur et de tact, de délicatesse, charismatique, sans en faire des tonnes, jamais caricatural.
Un grand acteur, dont on connait les engagements et dont le sens de la démocratie explique pourquoi il s'est engagé à fond dans ce rôle.
A ses côtés, des comédiens excellents aussi comme Josh Brolin, en ennemi ambigu et troublé, peut-être pas assez exploité, Emile Hirsch, méconnaissable derrière ses grosses lunettes, ou le sensuel James Franco.
Un film qui se termine sur les vrais visages des personnages décrits à l'écran et sur leur biographie, et là çà fait froid dans le dos de savoir que l'assassin de Milk n'aura écopé que de 5 ans de prison!
En dépit d'un sujet fort, au demeurant bien illustré, et dont l'aspect militant et politique nous est superbement présenté, Gus Van Sant a du mal à faire cohabiter dans ce scénario, pourtant bien structuré et intéressant, l'académisme et l'expérimentation de son cinéma, ce n'est donc assurément pas son meilleur film, mais peut-être aussi paradoxalement le plus accessible, le plus grand public, concession dommageable? sans doute.
A voir malgré cette déception pour son sujet puissant, son humanisme, et pour l'immense Sean Penn qui "bouffe" le film de son talent.

SEAN PENN-CANNES-Photos persos-


MA NOTE: 14/20


Publié dans Vu en salle-BIOPIC-

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T
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P
Je vais essayer de le voir cet après midi! Je lirais tes impressions après mais aux vues de ta note tu l'as beaucoup aimé! Hugo m'a dit que lui aussi!
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