DANS LA BRUME ELECTRIQUE-Le secret du bayou-

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Tommy Lee Jones. TFM Distribution
New Iberia, Louisiane. Le détective Dave Robicheaux est sur les traces d'un tueur en série qui s'attaque à de très jeunes femmes. De retour chez lui après une investigation sur la scène d'un nouveau crime infâme, Dave fait la rencontre d'Elrod Sykes. La grande star hollywoodienne est venue en Louisiane tourner un film, produit avec le soutien de la fine fleur du crime local, Baby Feet Balboni. Elrod raconte à Dave qu'il a vu, gisant dans un marais, le corps décomposé d'un homme noir enchaîné. Cette découverte fait rapidement resurgir des souvenirs du passé de Dave. Mais à mesure que Dave se rapproche du meurtrier, le meurtrier se rapproche de la famille de Dave...
L'excellent et prolifique réalisateur français Bertrand Tavernier nous revient avec ce polar métaphysique tourné aux USA, adapté d'un roman de James Lee Burke.Amateurs de polars classiques, musclés et efficaces, passez votre chemin, autant le préciser, ici importe plus la forme que le fond, dans le sens où l'intrigue en elle-même est quelque peu relayée au second plan, ce qui intéresse le réalisateur c'est plus l'itinéraire intérieur de cet homme fatigué, ce lieutenant de police poursuivi par les démons de son passé, l'alcool, la guerre du Vietnam (magnifiques scènes où il rentre en discussion avec le fantôme de ce vieux colonel de la guerre de Sécession, accompagné de son armée, qui semble sortir de la brume, cette brume d'une Lousiane mystérieuse, envoûtante, fascinante,  qui vient envelopper les mauvais esprits.Le surnaturel est ainsi constamment en corrélation avec le réel, plus que déroutant, çà en devient vraiment fascinant.
Alors c'est vrai aussi que l'intrigue policière aurait peut-être gagné à être plus suivie (même si sur ce plan-là la tension finale est très bien restituée), les personnages plus développés, mais celà aurait été au détriment du côté "film de genre" qu'a voulu- et réussi- le réalisateur.On pense parfois aux films de Clint Eastwwod, également à travers le personnage interprété par un toujours excellent Tommy Lee Jones.On ne voit pas autre que lui pour incarner ce personnage, sorte de détective précipité dans un mauvais rêve éveillé, ancien alcoolo, qui tente de dénouer deux enquêtes, tout en tentant de dénouer les fils de sa propre existence, son visage buriné, son air fatigué, tout irradie dans le visage de l'acteur.Point besoin d'en rajouter, il incarne véritablement le rôle.A ses côtés, la douceur de Mary Steenburgen, le talent de John Goodman, qui compose à souhait un mafioso excentrique, véritable ordure, adipeux et sans coeur.
Niveau mise en scène, c'est du bon, lumière et nature se conjuguent à merveille pour nous envoûter, plus une musique qui sait se faire discrète mais efficace, et toutes les scènes policières sont sobres et jamais appuyées.Cest précisément cette atmosphère qui fait la force du scénario, mêlant présent et passé, et c'est alors que le titre du film; au départ quelque peu étrange, nous révèle toute sa signification.
Un bon polar noir, audacieux dans le cinéma actuel formaté, certes à l'ambiance particulière, qui peut surprendre, mais prenante si l'on y pénètre vraiment.

TOMMY LEE JONES-CANNES 2005-Photo perso-


MA NOTE: 14/20






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