HABEMUS PAPAM-Crise de foi-

Publié le par BIBI07

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Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d’élire son successeur. Plusieurs votes sont nécessaires avant que ne s’élève la fumée blanche. Enfin, un cardinal est élu ! Mais les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l’apparition au balcon du nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d’une telle responsabilité. Angoisse ? Dépression ? Peur de ne pas se sentir à la hauteur ? Le monde entier est bientôt en proie à l’inquiétude tandis qu’au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise…

 

Comédie dramatique, farce et fable satirique sur le pouvoir et son ascension, étude psychologique de l'être humain, ce nouvel opus de Nanni Moretti explore les arcades d'un conclave, pendant et après l'élection d'un pape, avec ses manies, ses aspects un peu grottesques, mais sans jamais être irrespectueux d'une religion que le réalisateur n'apprécie guère au demeurant.

Le film insiste sur la fragilité de cet homme qu'on amène d'un seul coup à des responsabilités énormes et qui ne se sent pas les épaules pour assumer cette fonction qu'on vient de lui offrir, doute, dépression, il va vaciller,  fuir la tâche (à l'annonce de sa présentation à la foule il répond par deux cris déchirants de renoncement) et fuir tout court pour retrouver la liberté, ses premières amours de comédien, la rue, le peuple, se dégageant de cet étouffoir où des petits vieux de cardinaux tuent le temps en jouant aux cartes.Plutôt que d'attaquer et décrier la religion le metteur en scène préfère s'attacher à la difficulté de l'humain à devoir gérer des responsabilités.

Qui d'autre que Michel Piccoli pour interpréter ce Pape indécis et terrorisé, simple humain désigné par Dieu mais écrasé par la fonction qui lui est dédiée, en pleine crise de foi et de crise de soi, on se demande, tant l'immense acteur transcende le rôle par son charisme, apportant fragilité et vulnérabilité, mélancolie et humanité,  l'acteur nous bouleverse et nous fascine à chaque apparition,  délivrant une grâce infinie à son personnage, comme cette scène où dans les rues de la ville il sourit au soleil de la liberté,  tout en restant d'une belle et sobre simplicité dans son jeu.Quel acteur magnifique!

En dépit de longueurs inutiles, d'un scénario certes original mais réduit à portion congrue, souvent décousu, de scènes jouissives mais trop répétitives ou insistantes (comme la match de volley entre cardinaux) , le film nous délivre de beaux moments d'ironie, de satire légère et comique (les coulisses de l'élection, avec le vote où l'on croirait dans une classe, avec les uns qui copient sur les autres!), tout en restant dans la tendresse et le respect malgré la caricature délicatement suggérée, sans forcer le trait.

Et puis rien que pour Piccoli, qui tient là le rôle de sa vie, il faut le voir!

 

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1202232113_excellent.gifMA NOTE: 14/20

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