LE REFUGE-Re-naissance-

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Isabelle Carré et Louis-Ronan Choisy. Le Pacte
Mousse et Louis sont jeunes, beaux et riches, ils s'aiment. Mais la drogue a envahi toute leur vie. Un jour, c'est l'overdose et Louis meurt. Mousse survit, mais elle apprend qu'elle est enceinte. Perdue, elle s'enfuit dans une maison loin de Paris. Quelques mois plus tard, le frère de Louis la rejoint dans son refuge.

Vu en avant-première à l'UGC Ciné-Cité Bercy, en présence du réalisateur et du comédien principal mais sans  Isabelle Carré (excusée par Ozon, fatiguée, enceinte de sept mois, comme dans le film!).
François Ozon tourne beaucoup, et à chaque fois c'est une nouvelle expérience, non sans risque, comme avec son dernier film Ricky, où la science-fiction se mêlait étrangement à la réalité sociale et humaine, ici il nous offre une histoire simple et beaucoup plus "classique" dans sa forme mais aussi dans son fond: celle d'une femme qui se retrouve enceinte à la mort brutale de son compagnon et qui va tenter de surmonter sa grossesse, tout en doutant, tout en s'angoissant, mais avec le désir de garder cet enfant, de le sentir bouger en elle, comme pour garder un lien continu avec l'homme qu'elle aimait, elle sent  son compagnon "vivre en elle" comme elle dit, et après le refuge terrifiant de la drogue dans lequel les deux s'étaient embarqués, Mousse trouve refuge dans la maternité, à travers ce ventre qui s'arrondit et qui l'apaise pour un moment, comme pour tenter aussi une re-naissance, comme une fille perdue qui tente de remonter la pente en s'accrochant ainsi à la vie, grâce aussi à ce "compagnon" impromptu, le beau-frère, mystérieux, lui aussi à la recherche d'une identité (cachant un secret familial qui le fait douter et s'intéresser d'autant plus à cette maternité, la fin du film sera comme une transmission).
Tout en pudeur et lenteur assumée, Ozon nous délivre un récit on ne peut plus réduit mais qui nous touche, par sa façon de filmer, tout en sensibilité (magnifiques plans sur le ventre arrondi de Mousse) et en délicatesse, mais aussi avec beaucoup de réalisme et de cruauté, car cette femme sera lucide à la fin, et le réalisateur réussit à nous toucher (sans nous émouvoir vraiment d'ailleurs) et sans en rajouter dans le mélodrame pour une histoire dont le début et la fin sont assez cruels.
Isabelle Carré est exceptionnelle dans le rôle de cette femme perdue qui survit à travers son futur bébé et le "fantôme" de son compagnon disparu, simplement belle, sans artifice, avec beaucoup de pudeur et de tact elle irradie le film par sa douceur et fait ressortir toute la fragilité et les angoisses de son personnage.A ses côtés, dans le rôle du compagnon de renaissance, une révélation, Louis-Ronan Choisy, filmé avec beaucoup de sensibilité par le réalisateur, comme un ange bienfaiteur et bienveillant, l'acteur, musicien au départ, a aussi notamment composé une jolie chanson que les deux comédiens interprètent en duo sur le générique de fin.
Saluons aussi la belle lumière d'été et une belle photographie pour une petite histoire intimiste, sans prétention, un scénario au fil ténu, manquant parfois d'intensité narrative, mais qu'Ozon nous délivre comme une simple partition humaine touchante et grâcieuse.

FRANCOIS OZON-LOUIS-RONAN CHOISY-
Avant-première Bercy-25 Janvier 2010-
Photos persos-

MA NOTE: 14/20


Publié dans Vu en salle-DRAME-

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F
J'ai trouvé l'acteur plutôt mauvais mais heureusement cela n'a pas gâché mon plaisir...
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