DATE LIMITE-Tandem-

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Zach Galifianakis et Robert Downey Jr.. Warner Bros. France

Cinq jours séparent Peter Highman du jour où il sera père pour la première fois, au terme de la grossesse de sa femme. Tandis qu’il se dépêche de prendre un vol d’Atlanta pour être à ses côtés pour la naissance, ses meilleures intentions s’en vont à vau-l’eau. Une rencontre fortuite avec Ethan Tremblay, un acteur en quête de reconnaissance, force Peter à faire de l’autostop dans une virée qui va le mener à travers le pays, détruisant au passage plusieurs voitures, de nombreuses amitiés et sa dernière résistance.

Après le déjanté et détonnant, très réussi, "Very bad trip", le réalisateur Todd Phillips nous sert ici une comédie plus classique dans sa forme et sa narration, au scénario de déjà-vu, à savoir la rencontre improbable de deux êtres vraiment différents qui vont devoir cohabiter ensemble, en l'occurence voyager ensemble (voir Depardieu-Richard dans les Veber), une sorte de road-movie pittoresque et aux aventures inattendues, un comique de situation, porté surtout par deux acteurs en vogue: Robert Downey Jr, sobre et efficace en énervé notoire et imbuvable futur père de famille (il faut le voir allant jusqu'à décocher des coups de pied dans le ventre à un enfant qui l'énerve un peu trop!), dont le côté coincé va exploser au contact de cet hurluberlu inattendu, l'acteur confirmant que 2010 est bien l'année de son vrai retour, après Iron Man et Sherlock Holmes, le voici à nouveau dans un registre totalement différent, mais où il assure à merveille, et Zach Galifianakis (déjà vu dans Very Bad trip) dans le rôle du boulet dont on ne peut se défaire,  ici en grand enfant maniéré qui se croit acteur et enchaîne maladresse sur catastrophe, à la fois attachant, car touchant de naïveté, avec sa solitude et son humanité évidente, et tellement agaçant aussi par son côté lourdaud et pot-de-colle, mais moins idiot qu'il en aurait l'air, le duo fonctionne et nous réserve évidemment des moments très drôles, même si on a vu les meilleurs dans la bande-annonce!
Mais en dehors de la trame apparemment classique de cette rencontre improbable, sources de gags et de quiproquos, on retrouve avec plaisir et jubilation l'humour barré et politiquement incorrect du réalisateur, sans complexe ni censure, aussi bien dans les dialogues parfois surréalistes ("je ne suis pas comptable, je ne suis même pas juif!"), et aussi les situations limites qui pourraient presque choquer, mais ici source à gags déjantés , on n'oubliera pas l'histoire récurrente des cendres du père ("je t'ai aimé comme un père")  dans la boîte à café ("mais pourquoi les cendres de ton père sont dans une boîte à café?", lui lance Peter, et l'autre de répondre "Mais parce qu'il est mort!") , source d'un quiproquo horrible!, ou le chien qui se masturbe comme son maître (lui pour s'endormir!), la bagarre avec l'handicapé, etc..., mais ici on est aussi dans l'émotion parfois, car après les tensions inévitables entre ces deux personnages que tout oppose, l'humanité de chacun va reprendre le dessus, et l'amitié va naître, comme de bien entendu, mais cette émotion naissante n'est jamais trop appuyée mais simplement superbement effleurée, naturellement amenée.
Un divertissement, gentiment loufoque, dans son genre vraiment réussi , qui réussit à nous dérider avec délectation, avec aussi un aspect libertaire bienvenu, et qui tient vraiment la route grâce au tandem épatant de deux acteurs vraiment impayables!


MA NOTE: 14/20


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